Sigonce d'antan...village industriel
Installation commémorative du passé industriel de Sigonce
L’association « Les amis de Sigonce » et la Municipalité ont inauguré une installation commémorative du passé industriel de Sigonce. Pendant plus d’un siècle et jusque dans les années soixante, ce village a vécu une période essentiellement industrielle avec la mine et l’extraction du charbon (lignite) et avec l’usine à chaux et l’exploitation et la transformation de la pierre calcaire des carrières de Sigonce…
L’installation - en hommage à ce passé - comprend une silhouette de mineurs au travail découpée dans la tôle (réalisée par Philippe Barzic sur un dessin d’Olivier Chaudon) et deux panneaux d’informations, illustrés, résumant l’histoire de la mine ( texte d’Emile Portigliatti) et celle de l’usine à chaux (texte de Gilbert Blanc - président de l’association)
Intervention de M. Gilbert BLANC
Nous sommes réunis aujourd’hui pour inaugurer une installation commémorative du passé industriel de notre village… En relisant les comptes rendus des réunions de notre association, j’ai relevé que ce projet a été mentionné pour la première fois lors de l’assemblée générale des « Amis de Sigonce » en mai 2018 !!! Vous noterez comme moi avec quelle célérité les projets se concrétisent au sein d’une association ! Mais s’il nous a bien fallu deux bonnes années pour peaufiner notre projet et nous entendre sur sa forme, son contenu, le dessin, le titre, l’emplacement… nous avons ensuite subi un sérieux contretemps lié à la pandémie du Covid… et ce n’est qu’en 2022 que nous avons relancé le projet pour nous heurter, encore, à de nouvelles difficultés, d’ordre administratif notamment !
Comme vous le savez, « les Amis de Sigonce » sont une association qui répond à un double objectif : la conservation et la mise en valeur - la promotion - de notre patrimoine qu’il soit bâti, naturel ou culturel.
Notre patrimoine, c’est la trace de notre passé, l’héritage de notre histoire … Pour paraphraser une citation célèbre, je dirais : « Sigonciers, songez que, du haut de notre campanile, 20 siècles d’histoire nous contemplent… » En effet, ici l’époque romaine avec quelques vestiges au Grand Jardin et à Aris ; là, le Moyen- âge avec notre église Saint Claude et le château du village ; là encore, la Renaissance avec Gaffarel et le château de Bel Air et là enfin, la révolution industrielle avec la Mine et l’Usine à chaux.
Un tel patrimoine ne devait pas manquer de susciter des vocations et c’est bien pour le préserver et le promouvoir que notre association « les Amis de Sigonce » a été crée dès les années 70 et relancée en 2005…
Ainsi, au fil des ans, Les Amis de Sigonce ont- ils contribué à plusieurs chantiers de rénovation, particulièrement à l’église : je veux citer la restauration des lustres et des vitraux, mais aussi la réfection - en deux tranches - de la toiture en lauze pour laquelle nous avons apporté un soutien financier conséquent. A l’église toujours, nous avons installé une sonorisation, ajouté des bancs … et organisé, en parallèle, de nombreuses animations et concerts afin précisément de répondre à notre objectif de promotion du patrimoine de Sigonce … On a d’ailleurs souvent associé les « amis de Sigonce » à l’église Saint Claude … Mais notre activité ne se limite pas à l’église… J’en veux pour preuve nos différentes participations aux journées du patrimoine ou aux manifestations en hommage à Gaffarel - et la plaque installée sur la tour du château, ou à Marcel André - et la plaque posée à l’entrée de l’école … Je n’oublie pas la crèche qui chaque année témoigne de notre patrimoine traditionnel…
Mais aujourd’hui, c’est un autre patrimoine dont nous voulons raviver la mémoire : celui d’un certain Sigonce… d’antan, celui de notre passé industriel, celui qui pendant plus d’un siècle a défini la vie de notre village, celui dont certains d’entre vous ont été les témoins, celui dont il nous est apparu nécessaire aujourd’hui de garder une trace … Et c’est l’objet de cette installation.
Commentaire d’Olivier Chaudon sur la silhouette :
Concernant la silhouette, je voudrais d’abord rappeler que cette proposition est le fruit d’une réflexion collective des Amis de Sigonce, elle a évolué, elle a été corrigée, révisée, modifiée à plusieurs reprises avant d’atteindre sa forme définitive … Personnellement, mon rôle a consisté à concrétiser par le dessin Les diverses propositions de chacun. C’est notre ami Philippe Barzic qui a eu la charge et le talent de convertir le dessin en silhouette. Celle-ci n’est donc pas due du hasard, mais au contraire, elle s’inspire de la réalité propre à la mine de Sigonce : on retrouve donc bien évidemment le wagonnet plein de charbon, les mineurs, dont un est couché parce qu’ à Sigonce les galeries étaient irrégulières et ne mesuraient parfois que 80cm de hauteur, de véritables boyaux, pleins d’eau où les mineurs rampaient dans la boue, la lampe est inspirée des modèles utilisés car on ne disposait pas de lampe frontale mais aussi la casquette parce que les mineurs de Sigonce ne portaient pas de casque… la pioche ou plutôt la rivelaine qui ne sera remplacée par des piqueurs pneumatiques que vers les années 30 !
Cette silhouette constitue une accroche visuelle pour appeler l’attention du visiteur ou du passant pour qu’il prenne connaissance, le cas échéant, des explications complémentaires sur la mine ou l’usine à chaux, objet des deux panneaux que nous allons découvrir maintenant …
Commentaire de M. Emile Portigliatti :
On en parlait souvent mais rien de concret n’apparaissait. Il s’agit bien sûr de cette silhouette que nous voyons et inaugurons aujourd’hui.
Quel plaisir pour moi de vivre et avec quelle émotion ce moment me rappelant ces nombreuses années où j’ai connu la mine en pleine expansion.
Mon père étant contremaître principal (chef porion) de production je n’entendais parler que de çà. Quand M. Olivier Chaudon m’a contacté pour que je lui parle de la mine je l’ai tout de suite orienté vers notre site que nous avons crée Jean Pierre Rimbaud et moi-même et où j’ai écrit plus de 20 pages + photos sur la mine.
Après réflexion je me suis dit que je devais m’impliquer et participer directement. J’ai écrit ce texte succinct expliquant le fonctionnement de la mine. M. Olivier Chaudon s’est débrouillé pour la mise en page et la récupération de quelques photos sur le site que je vous engage à aller voir si vous voulez tout savoir sur la mine.
Pour le plaisir que j’éprouve aujourd’hui avec émotion je le répète je remercie :
M. Christian Chiapella maire et la municipalité qui ont adhéré au projet et qui ont autorisé la mise en place du mur et des 2 panneaux à cet endroit.
Merci aussi à M. Gilbert Blanc Président de l’association "Les Amis de Sigonce" qui a persévéré pendant des années afin que cette idée puis ce projet deviennent réalité.
Merci en particulier à M. Olivier Chaudon qui s’est investi à fond pendant des mois et des mois pour proposer un dessin qui a été retenu, dessin d’un mineur au travail avec son environnement matériel particulier à la mine de Sigonce, qui s’est occupé non sans mal des contacts administratifs pour autorisations, pour contacter un maçon pour le mur, le spécialiste en fer et décorations Philippe Barzic pour la silhouette et les panneaux annexes, pour suivre les travaux, contacter les personnes qui ont rédigé les textes afférents à la mine et à l’usine et encore plus de choses que j’oublie...
Pour quelqu’un qui n’a pas connu la mine et son époque tout ce qu’il a fait est en son honneur et pour ma part je le remercie sincèrement.
Un souvenir me revient aujourd’hui à l’esprit :
Nous devons rendre hommage à feu Benjamin Reymonet, ancien mineur, qui lors d’une assemblée générale des Amis de Sigonce vers 2010/2011 avait émis le souhait de voir une grande photo, sculpture ou autre d’un mineur au travail pour rappeler aux autochtones, passagers ou touristes que durant des décennies Sigonce fut un village minier et industriel par excellence.
Il avait même suggéré à l’époque de sceller ce symbole contre le mur de l’ancienne mine ou à défaut sur un lieu de passage en bordure de route.
Son désir est enfin exhaussé ce 11 mars 2023.
M. Jean Luc-Pardigon, notre concitoyen étant présent comme moi à cette réunion, doit s’en souvenir aussi ?
Commentaire de M. Gilbert Blanc
Pour compléter les données du panneau, je vous fais part de quelques informations personnelles et complémentaires
Enfant je passais mes jeudis dans l'usine à observer les ouvriers au travail. Ce personnel était en majorité d'origine italienne. Par contre en consultant les recensements antérieurs à 1901 le personnel était d'origine locale et on retrouve des noms bien connus : Roche, Blanc, Grégoire, Reyne, Sube et bien d'autres encore.
L'usine a été le 1er site alimenté en électricité sur SIGONCE en 1924 depuis la centrale hydroélectrique de La Brillane par la société E.E.L.M. (Énergie électrique du littoral méditerranéen) (1900-1946).
En 1921 Paul Boursier devient le nouveau propriétaire et présente en 1922 la maquette de sa nouvelle usine à l'exposition coloniale de Marseille (primée Médaille d'Or).
Bien quelques années plus tard il cède son usine en pleine production à son fils Émile pour participer au développement de l'enseignement technique (inspecteur, puis inspecteur principal).
Ses distinctions : Officier de la légion d'honneur élevé au grade de Commandeur de la légion d'honneur.
Sa jeunesse : à 16 ans entre en apprentissage chez Maître Pierre Chartier, serrurier, fait le tour de France en tant que Compagnon et se fixe à Toulon.
En 1914 son atelier est mobilisé et tourne des obus pour le ministère de la guerre.
Fin de la guerre il reprend ses activités et crée un autre atelier à Marseille au bassin du Radoub (un millier d'ouvriers entre Marseille et Toulon).
Pour plus d'informations je vous invite d'aller sur le site Internet :
voixdupatrimoine.net / activités minières / https://voixdupatrimoine.net/SigonceChaux.html
Commentaires
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- 1. vitalis Gabrielle Le 18/06/2023
Bravo Emile pour cette remise en page même si "mon histoire a disparu".
Je vous adresse un petit "cousin" M. FOURNIER qui VIT SUR ST ETIENNE LES ORGUES
Faites lui visiter votre beau village, contez lui son histoire sans oublier la Salle BARLIERE DU LAUZON ...si chère à nos coeurs.
Beaucoup d'ennuis de santé, et de deuils très proches ces dernières années
Mais je ne peux pas vous oublier pour autant .
Je vous embrasse depuis mes 93 années
Gabrielle
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